Choisir entre Frexit et servitude
Éteindre le feu allumé par un Président pyromane. Puis redonner à la France la maîtrise de son destin.
Chroniques du Macronistan -
Il n’y a pas de meilleure nouvelle que cette motion de censure d’un gouvernement croupion, soutenu comme la corde soutient le pendu par une minorité abusive qui de toute façon n’était d’accord sur à peu près rien sauf pour ce qui est d’ignorer le vote de 11 millions de Français.
Le grand malade qui préside la République contre la France va devoir trouver rapidement un nouveau premier ministre, « premier sinistre » selon la formule d’un humoriste québécois. Rien de vraiment difficile, d’une part, l’entourage gay-cocaïno-festif du Poudré produit des pseudo-ministres à la pelle et, d’autre part, il pourra pécher dans le marais des partis politiques agonisants quelque carpe sur le retour, fascinée à l’idée de finir ses jours sur le sable doré de Matignon.
Notre petit Néron étant, comme le montre superbement Marc Joly dans son livre La pensée perverse au pouvoir, incapable de faire le deuil des phantasmes qu’il entretient sur lui-même, il s’obstinera dans des machinations complexes mais maladroites qui entraîneront une nouvelle motion de censure. D’ores et déjà ses patrons n’ont plus d’autre option que de trouver le moyen de s’en débarrasser, en se méfiant toutefois car l’animal peut mordre.
On mentirait aux Français en ne leur disant pas qu’ils vont souffrir pendant dix ou quinze ans avant d’avoir effacé les dégâts causés par le Macronistan. Non pas que Macron soit le seul responsable, mais il a été le Grand Accélérateur d’une décadence française amorcée sous Giscard D’Estaing. Ce ne sera pas seulement sept ans de folie macroniste que nous devrons expier mais vingt-cinq ans d’abandon progressif des intérêts de la France au profit de l’étranger, qu’il s’agisse des États-Unis, du capitalisme international, ou de l’Allemagne pour ce qui est de l’Union Européenne.
Nous sommes au bord de la faillite, pour la première fois depuis trente ans incapables de repousser le moment où il faut payer la facture. Et nous n’avons que deux options : le redressement dans la servitude et la soumission, comme l’ont fait la Grèce et le Portugal, ou le redressement à travers un Frexit similaire au Brexit, pour lequel nous n’avons pas les atouts dont bénéficiait le Royaume Uni mais d’autres, que les Anglais n’avaient pas. Frexit qui n’exclut nullement une coopération poussée entre les États nations de l’Europe.
Les deux solutions seront douloureuses. L’une confirmerait notre soumission perpétuelle à la finance mondiale et notre renoncement dans la guerre économique que nous mènent les pays économiquement les plus puissants. L’autre nous interdirait sans doute pour une dizaine d’années l’accès au financement international, mais nous redonnerait des droits aujourd’hui disparus : battre monnaie, ce qui permettrait de recourir à une dévaluation compétitive si nécessaire, mais aussi de recréer un circuit de la finance qui mettrait notre Banque Centrale au service de la France, une organisation qui a permis d’alimenter le redressement de la France à l’époque des Trente glorieuses (voir l’analyse de Pierre-Yves Rougeyron dans son livre Enquête sur la loi du 3 janvier 1973). Nous pourrions réindustrialiser ce qui est encore possible de l’être et profiter de nos avantages compétitifs, sans voir les uns et les autres détruits par les oukases de l’union Européenne.
Accepter la soumission à la finance internationale serait se résigner au démantèlement de la France, à voir toute son industrie partir dans les pays à bas salaires, ses plus grandes entreprises rachetées par des capitaux étrangers qui s’organiseront pour ne pas payer d’impôts en France. Nous serions alors économiquement à genoux, démographiquement remplacés par l’immigration massive voulue par l’Union Européenne. Il n’y aurait plus de France, mais seulement des individus vivant sur un territoire que l’on continuera à appeler « France » par commodité mais qui ne sera qu’un centre de gestion parmi d’autres au sein du super-organisme technocratique et financier qu’est l’Union européenne. Bruxelles nous laisserait le privilège d’être une attraction touristique pour les ressortissants des pays qui, dans le monde, ont encore la maîtrise de leur économie.
Nous entrons vraisemblablement dans une « séquence » – comme on dit aujourd’hui – de type révolutionnaire façon XXIème siècle Ou peut-être pas, si ceux que l’on désigne comme « les puissances d’argent », ou le « grand gouvernement central » ou « les hommes de Davos » et leur armée de domestiques, parviennent à maintenir leur contrôle sur notre destin.
Ad augusta per angusta