Présentation
Une petite enfance passée sur des plantations à Madagascar et dans la forêt équatoriale du Gabon, avant que ses parents ne décident de revenir en France.
Le gamin est confronté à l’exotisme un peu rigide de Clermont-Ferrand, ville qui n’est pas réputée pour son sens de l’humour (Si l’on excepte les merveilleux billets d’Alexandre Vialatte dans le journal La Montagne) . Il découvre alors qu’il existe des trottoirs en béton, des feux tricolores aux carrefours et une multitude d’autres banalités bouleversantes.
Chaque hiver, on le conduit par un froid de gueux à la messe de minuit dans une cathédrale sinistre bâtie en pierres de lave. Le message est clair : au pays de Pascal (l’ami des Jansénistes), le chemin qui conduit à la Rédemption n’est pas pour les mauviettes. L’art de vivre auvergnat non plus.
Pour respecter les canons de la Com , il convient d’insérer ici un paragraphe de psychologie de bazar destinée à convaincre le lecteur que l’animal décrit dans cette présentation a montré très tôt des traits de caractère censés prouver la cohérence de son parcours. Jouons le jeu pour ce qu’il vaut, à partir de faits avérés.
La collision Afrique-Auvergne a pu favoriser chez ce jeune migrant le développement d’une curiosité pour ce qu’il ne comprenait pas (c’est à dire à peu près tout), un besoin d’apprendre et de comprendre qui se retrouve dans l’habitude acquise vers quatorze ans (et jamais perdue) de lire au moins deux livres par semaine. Tout cela lui aurait donné le goût d’écrire, de raconter et de transmettre. Le journalisme apparaît alors comme une suite logique… Revenons plutôt aux jeunes années de ce futur plumitif.
Les engelures et les rhumes clermontois le changent agréablement du paludisme et autres maladies dont la vie dans la jungle avait été si prodigue. La famille se replie chaque fin de semaine sur ses terres du Bourbonnais voisin : l’amour de la campagne française le foudroie et ne le quittera jamais.
Lorsque ses parents retrouvent leurs racines parisiennes, le collège privé a développé chez l’adolescent une culture classique d’un bon niveau et un niveau zéro en mathématiques. Bien avertis de ce qu’il convient de faire d’un rejeton inapte au métier d’ingénieur et rétif aux promesses de l’Argent, les parents l’orientent vers le Droit, alors que lui voudrait faire du Journalisme. « Un métier de sauteur » décrète le père, sans préciser davantage sa pensée. Après deux ans infructueux passés à la faculté d’Assas, les parents se résignent. ll est reçu au concours d’entrée d’une belle école de journalisme, l’ESJ de Lille.
Son parcours journalistique commencera par le Desk Étranger de l’Agence France Presse, puis le service Étranger du journal Le Monde (rubrique Amériques), pour lequel il couvrira en solo à Washington l’affaire du Watergate et la chute de Nixon avant de devenir correspondant permanent du journal au Canada, puis à New-York et aux Nations-Unies.
Il passera brièvement par le quotidien Le Matin de Perdriel et la création de ParisHebdo par Jean-Louis Servan Schreiber. Convaincu de la légitimité des médias de masse dans une presse qui est encore de papier, il deviendra Rédacteur en chef du mensuel Sélection (1 million d’exemplaires à l’époque), puis Directeur des Éditions du Reader’s Digest en France, puis Directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Point de Vue (400 000 exemplaires en ce temps là).
Une trentaine d’années de journalisme à des postes de direction sont autant d’années passées avec le souci d’améliorer son management et sa compréhension de l’Économie. Ce bagage empirique pousse souvent les cadres supérieurs d’un certain âge vers le conseil aux entreprises. C’est ce qui arriva. Privilégié par sa double nationalité Française et Canadienne, notre homme a pu embrayer sur une carrière de consultant en stratégie et en communication en France mais aussi au Québec.
L’éthique du travail, acquise très tôt en Auvergne et retrouvée bien vivante dans l’Ouest de la France où il vit, abhorre l’oisiveté. Quant au vice de l’écriture , il ne se perd jamais. Les deux l’ont poussé à créer le site Titanics, qui comporte deux sections: la première est un blog - appelé ici Le carnet - centrée sur des sujets liés à l’Économie, à la Géopolitique et au quasi naufrage de la France; la seconde - sous l’étiquette Notes et croquis, traite de tout et de rien, du temps comme il va, du temps comme il fut naguère et comme il sera peut-être demain.